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Ils s’enivrent de l’air purifiant des cimes ;
Ils contemplent sans fin des mirages sublimes ;
D’avance ils ont tracé ton chemin dans les cieux.
Chacun croit posséder ton nom mystérieux
Comme un sur talisman qui te fera paraître…
Mais tu n’obéis pas à la bouche du prêtre ;
Et, parmi tant de noms psalmodiés en vain,
Il n’en est pas un seul qui soit le nom divin.

Du moins nos visions ne sont pas des mensonges.
Quelque chose de toi transfigure nos songes.
Dans le grossier symbole éclate l’idéal ;
Et je recueille avec un respect filial
Les louanges, les cris de désir et les plaintes
De ceux qui t’ont cherché dans les ténèbres saintes.
Je ne sais pas, Seigneur, qui t’a le mieux compris.
Tu ne dédaignes point les plus humbles esprits,
Et peut-être aimes-tu leur instinctif hommage
Autant que l’oraison magnifique du mage.
Pour te glorifier, c’est encore trop peu
De tout ce qu’ont chanté les siècles, ô mon Dieu !
Je retrouve en mon cœur la foi de mes ancêtres
Qui peuplèrent le ciel de beaux et nobles êtres
Avant de pressentir ta suprême unité.
Avec d’autres, Seigneur, je crois en la bonté