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Prologue


 
Je ne te connais pas, mon Dieu, mais je t’adore.

Oui, j’ai cru t’entrevoir dans une ardente aurore,
Comme un soleil voilé de nuages de feu,
Et ce cri m’a jailli du cœur : Voilà mon Dieu !
Mais la rouge splendeur du ciel s’est effacée,
Et je suis seul avec ma cruelle pensée.

Ah ! pouvais-je espérer ta présence ? et pourquoi,
Mon Dieu, te serais-tu dévoilé devant moi ?
Depuis que l’homme est né de ton souffle, les sages,
Tournant vers l’horizon leurs anxieux visages,
Attendent que, parmi des houles de clarté,
Surgisse l’éternel Soleil de vérité.