Page:Bouchor - Les Symboles, première série.djvu/297

Cette page n’a pas encore été corrigée


ODIN

Rendors-toi, vierge. Adieu. Mon plus ardent souhait
Fut d’arracher son âme au traître qui me hait ;
Mais, pour que le destin tout entier s’accomplisse,
Je ne tenterai pas d’abréger son supplice.
Bien trouble est l’avenir, et je le comprends peu.
Mais j’ai patiemment fait mon œuvre de dieu,
Femme ; et, puisque mon fils bien aimé doit revivre,
C’est d’un cœur résolu que je vais la poursuivre.
Pourquoi gémir ? la vie est bonne malgré tout ;
L’éternel voyageur marchera jusqu’au bout.


VALA


Père des dieux, sois fier de m’avoir éveillée !
Je vais me rendormir sur la terre mouillée ;
Et nul n’interrompra désormais mon sommeil
Jusqu’à ce que Fenris dévore le soleil.