Et, brillant au soleil comme une bague bleue,
Enlacera la terre en se mordant la queue.
Fenris, le loup géant, brisera ses liens.
Alors, pauvre chasseur, trouveras-tu des chiens
Qui, sans peur, et taillés pour des luttes pareilles,
Aillent lui labourer la nuque et les oreilles ?
Sans hurler (car Fenris est un silencieux)
Il ouvrira sa gueule immense jusqu’aux cieux ;
Et les hommes, pleurant sur les montagnes noires,
Entendront le soleil crier sous ses mâchoires.
Ah ! vienne la bataille ! Il est temps : je la veux.
Tu n’es plus le hardi jeune homme aux longs cheveux.
Ce chapeau dont le bord circulaire s’incline
Pour cacher un trou noir dans ta face divine,
Cette pique émoussée et qui ne brille pas,
Sont-ils faits pour celui qui se rue aux combats ?
Eh bien ! je porterai le casque aux larges ailes.
Ma lance jettera de rouges étincelles.
Ton cheval est fourbu.