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Alors ce n’était pas comme lorsqu’une vierge,
Dans la maison du vieil ami qui vous héberge,
Sourit des yeux après qu’elle vous a versé
De l’hydromel nouveau fortement épicé…
Non, non, ce n’était pas comme lorsqu’on embrasse
La bien aimée afin d’éterniser sa race,
Et que, lui caressant les cheveux ou les seins,
On se livre à l’amour sur de moelleux coussins !


VALA


Tu ne hais pas non plus (je vois ton œil qui brille)
A te glisser, le soir, près d’une jeune fille.
Jadis tu dépassais la fureur des taureaux.


ODIN


Il fallait bien peupler la terre de héros !
Puis, pourquoi condamner l’amour ? Un frais visage,
O Vala, peut troubler même l’esprit du sage.
Je m’inquiète peu d’être en butte au moqueur
Quand le baiser de joie éclaire tout mon cœur.


VALA


Soit ; mais que me veux-tu ? Retourne à tes armées,
Ou va rire dans l’ombre avec tes bien aimées ;
Te recevoir est un fastidieux honneur.