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Ils observaient, couverts de leurs boucliers blancs.
Mais Amairgen cria, les yeux étincelants :

« Je suis le vent amer qui souffle sur les ondes,
Le murmure des flots dans les grottes profondes,
Le lac jailli du sol où dorment les héros,
L’essor des grands vautours, la force des taureaux,
Le sanglier vainqueur par ses broches sanglantes,
Le fier saumon d’argent, la plus belle des plantes,
Une larme splendide et pure du soleil,
La forêt qui gazouille à l’heure du réveil,
La grâce de la rose et de la fiancée,
La vaillance du cœur, le feu de la pensée !
Tout ce que j’ai connu dans son être et sa loi,
Il habite mon âme, il est devenu moi.
C’est par ma volonté que le soleil se lève
Et que mugit la mer ! La science est mon glaive.
Sachant tout, je peux tout ; et je serai vainqueur
Par ma parole ardente et le cri de mon cœur. »

Mais, les dieux répondant par un hymne magique,
Voici qu’un vent terrible, au son de la musique,
S’éleva brusquement ; et les fils de Mile,
Qui n’avaient jamais fui ni jamais reculé,