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Dans leurs barques de cuir, sous les pâles étoiles,
Les Fomoré vaincus fuirent à pleines voiles ;
Ils cinglèrent, au bruit du vent rauque et strident,
Vers les îles d’azur et le calme Occident.
Ils y règnent encore en maîtres peu sévères,
Aimant à couronner de fraîches primevères
Les guerriers morts qui vont se délasser enfin
Près des fleuves de lait, d’hydromel et de vin.


III

Ainsi les dieux restaient dans l’Irlande conquise.
Pacifiques, chassant ou péchant à leur guise,
Ils se plaisaient, le soir, aux chants mélodieux.
Mais les fils de Mile triomphèrent des dieux.
Ils les vainquirent, grâce au, savoir de leurs guides,
Les devins inspirés, les bardes, les druides.

C’est au bord de la mer, durant les nuits d’été,
Que se révèle à nous l’antique Vérité.
Nous écoutons le bruit des vagues ; et leur plainte
Est pour nous une voix mystérieuse et sainte.