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Mort, je protégerai Celle que je vis naître.
Elle nous priera tous ; car nous devons en être
Les Mânes vigilants, les Lares protecteurs.
Nous reviendrons planer sur ses calmes hauteurs.
Souvent, pour une voix éloquente qui vibre,
Nous la verrons rouler ses flots comme le Tibre ;
Et d’innombrables rois viendront s’agenouiller
Sous ma lance d’épais et rude cornouiller.
Rome aura le mépris de tout labeur servile ;
Et si, devant les dieux, je fonde cette Ville,
C’est afin qu’absorbant tous les peuples rivaux
Elle règne, parmi ses immenses travaux,
Fière, victorieuse, immuable, éternelle,
Et pour que le destin du monde soit en elle. »