Page:Bouchor - Les Symboles, première série.djvu/251

Cette page n’a pas encore été corrigée

Quand, les rouges pavots ceignant vos noirs cheveux,
Vous fleurirez aussi les cornes de vos bœufs !

« Offrons aux dieux le lait, la grappe purpurine,
Le sel incorruptible et la fleur de farine.
Consultons bien la foudre ; et que des prêtres saints
Par le vol des oiseaux pénètrent leurs desseins.
Qui peut se passer d’eux ? La vierge qu’on marie,
Le soir, en dénouant sa ceinture, les prie.
Ils gardent les vivants ; et, protecteurs des morts,
Font rendre les honneurs funèbres à leurs corps.
Surtout ne donnez pas une forme nouvelle
Aux prières qu’un être inconnu me révèle,
Et par qui sont liés étroitement les dieux !
Ne les divulguez point. L’étranger odieux
Ne doit pas observer nos rites et nos fêtes.
Mais si les mots puissants se gravent dans vos têtes,
Si le secret des dieux par vous est respecté,
Le culte, chaque jour, sauvera la Cité !

« Vous qui ne craindrez plus désormais les ravages
Ni des larrons armés ni des bêtes sauvages,
Bergers et laboureurs, pensez à l’avenir.
Les dieux m’ont inspiré ; j’ai pu vous réunir ;