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Venez, protégez-nous, ô Jupiter très bon,
Si du moins il te plaît de recevoir ce nom ;
Toi, Jupiter Stator, par qui demeurent stables
Les cités, les contrats, les lois inéluctables ;
Toi, Jupiter vainqueur, et toi, Férétrien,
Qui, lorsqu’il faut frapper, frappes et n’entends rien ;
Toi, maître du bétail, Jupiter des richesses,
Qui sur l’homme pieux fais pleuvoir tes largesses ;
Toi, Jupiter tonnant, qui d’un immense éclair
Tout à coup, par les soirs d’orage, embrases l’air !
Sois avec nous, ô Mars : que ce peuple t’agrée.
Grande Junon, et toi qui, partout honorée,
La première, en Avril, goûtes les vins nouveaux,
Terre qui fais crier les moissons sous la faux ;
Toi dont la vigilance en nos âmes conserve
La mémoire des temps qui ne sont plus, Minerve ;
Indomptable Vénus, ô toi qui fais aimer ;
Toi qui te plais à voir l’eau du fleuve écumer,
Impétueux génie, être sauvage et libre
Qui roules bruyamment les vastes flots du Tibre :
Daignez tous habiter cette ville ! Venez,
Protecteurs plus obscurs que l’âme a devinés,
Et qui semblez pour nous être pleins de promesses,
Vous tous, que vous soyez des dieux ou des déesses ! »