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Et nous aussi, gardiens des antiques usages,
Enluminés de lie et barbus de feuillages,
Couronnés de chêne ou de pin,
Laboureurs et bergers, fils pieux de la Grèce,
Nous célébrons, le cœur débordant d’allégresse,
Bacchos, les vignes et le vin !


LE POÈTE


Car voici le printemps et les fêtes fleuries.
L’air brille ; le narcisse embaume les prairies ;
La vigne a répandu déjà ses larges pleurs ;
Et tout n’est que chansons, rires, festins et fleurs.
Perséphone, sortant de l’ombre souterraine,
Contemple de nouveau la lumière sereine ;
Et, comme elle, émergeant de la terre des morts,
Le jeune dieu se dresse et dévoile son corps.


LE CHŒUR


Dans les sarments la sève abonde.
Perséphone et Bacchos ont délivré le monde
Des liens glacés de l’hiver.
Le souffle suave de l’air
Entre avec le soleil dans la chambre des Heures.
Pour réjouir les dieux et leurs claires demeures,
De nobles roses vont s’ouvrir ;
Et l’on voit, sur la Terre immortelle, courir