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Sa couche fut la peau du lien de Némée.
Mais sa paupière lourde à peine était fermée
Que le sage Apollon, son frère et son ami ;
En un songe parut devant l’homme endormi- ;
Et les deux fils de Zeus, l’un revêtu de gloire,
L’autre tout frissonnant dans la nuit froide et notre
Et pleurant sur lui-même à travers son sommeil,
Parlèrent jusqu’à l’heure où brilla le soleil.

*


APOLLON


Me connais-tu ? Mes traits volent dans l’air splendide.
Zeus m’a permis souvent de brandir son Egide
Aux franges d’or, qui jette un éclat fulgurant.
Je saisis l’aigle au vol ; je devance en courant
Le dauphin sur la mer divine. Si tu l’oses,
Parle-moi ; car je sais la fin de toutes choses.
A Delphes, le nombril de la terre, parfois
J’explique devant tous le mystère des lois.
J’emplis les cœurs mortels d’un violent délire ;
Mais moi, qui règle tout par les sons de ma Lyre,
Je ne partage pas leur trouble et leur fureur.
La bouche d’Apollon ne connaît point Terreur ;