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Les Travaux d’Hercule


 
Seul et grave marchait le magnanime Hercule
A l’heure où dans le ciel flotte le crépuscule,
Et les pas du héros sonnaient sur le chemin.
Sûr de sa force, l’arc et les flèches en main,
Il allait châtier Eurytos dans sa ville.
N’ayant plus à subir de contrainte servile,
Lui-même, lorsqu’il eut accompli ses travaux,
Excité par les dieux, s’en créa de nouveaux.
Certes il punirait le roi fou d’insolence.
Déjà plusieurs cités détruites par sa lance
Attestaient sa vigueur divine ; et que de fois
N’avait-il point purgé de monstres les grands bois !
Mais, pareil à la nuit qui submergeait la terre,
Voici que dans les yeux du marcheur solitaire
Subitement un flot de tristesse monta.
Il revoyait les prés non fauchés de l’Œta,