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Car les Olympiens sont frères
Et de leurs passions contraires
Naissent l’harmonie et la paix.
O Terre ardente qui m’enlaces,
Je m’abandonne et te rends grâces :
Le Bien triomphe à tout jamais !

« Homme, il est juste que tu meures ;
Mais, purifié par le feu,
Tu peux monter vers les demeures
Où le grand Hercule est un dieu.
Fleuris, ô monde, et fructifie !
Je suis l’Amour : je suis la Vie.
Que mon souffle anime les cieux ;
Que ma lumière les sature ;
Que dans l’éternelle nature
Je m’épanche silencieux… »


*



Et la voix s’éteignit au loin dans retendue.
Il semblait que, par un effort désespéré,
La Terre devînt femme, et que son front sacré
Eût comme une crinière emmêlée et tordue.