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AHRIMAN


Mazda fit un taureau pur et laborieux.
Je tenaillai sa chair et je crevai ses jeux.
O prophète, la mort est un de mes ouvrages :
Il expira parmi les riches pâturages.


ZOROASTRE


La noble bête avait le cœur d’un Arya !
Son âme s’éleva vers la lune et cria :
« Seigneur, il faut peupler cette contrée immense ;
Que les couples joyeux naissent de ma semence ! »
Et les êtres vivants surgirent par milliers.
Les troupeaux, malgré toi, s’étant multipliés,
L’homme put à son tour paraître sur la terre ;
Tu fis bien de tuer le taureau solitaire.


AHRIMAN


Zoroastre, entends-moi ! Le mal triomphera
Malgré le glaive d’or du glorieux Mithra,
Et les clameurs de votre éblouissante armée,
Et mon rival, nourri d’un torrent de fumée !
Zoroastre, entends-moi, prophète au large front.
J’apporte la victoire à ceux qui- me suivront.
J’ai fait l’hiver, la nuit, les pestes, les déluges ;
Ne me résiste pas. Mes Dévas et mes Drujes