Page:Bouchor - Les Symboles, première série.djvu/177

Cette page n’a pas encore été corrigée

Ces rameaux embrasés témoignent de ma foi.
Seigneur, puisque mon souffle a fait jaillir vers toi
La flamme où ta splendide essence est révélée,
Je vais me réjouir de ta face étoilée ! »

Il sortit. La nuit bleue et froide étincelait.
La lune répandit un flot brillant de lait ;
Et la joie inonda la terre au corps robuste
Quand elle se sentit fouler par l’homme juste.
Zoroastre éleva les mains pieusement.
« Je t’honore, dit-il, solide firmament,
O pierre de saphir, en ta splendeur austère.
Je t’invoque, âme noble et douce de la terre ;
Tu pleures avec nous lorsque les champs ingrats
N’ont pas récompensé le travail de nos bras.
Je vénère les eaux, le vent qui purifie,
Et la jeune moisson, espoir de notre vie.
Je vous aime, arbres purs, figuiers, saules, noyers,
Platanes, vous par qui s’empourprent nos foyers.
O vigne, je bénis ta fleur, riche en promesses ;
Et j’appelle sur toi les fécondes caresses
Du clair Mithra qu’emporte un victorieux vol.
Le dédaigneux qui hait la culture du sol,
Tu l’excluras, Seigneur, de ta loi salutaire ;
Car il a blasphémé le soleil et la terre. »