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« Viens sous un parasol aux joyeuses couleurs,
Et nous t’élèverons des reposoirs de fleurs,
Jeune homme aux ongles d’or, prince aux lèvres vermeilles !
Ah ! daigne, en souriant, fouler ces verts chemins ;
Nous te ferons, avec les lis et les jasmins,
De gracieux pendants d’oreilles.


IV

« Mais tu dois nous guérir d’un songe amer et vain
Et nous faire entrevoir le Nirvana divin
A travers l’océan tumultueux des choses.
O Bienheureux, prenant les êtres dans tes bras,
Par delà le désir tu les établiras
Dans cette paix où tu reposes.

« Que t’importent la voix mourante du chanteur,
Les poudres de parfum et les eaux de senteur,
Le fier turban royal, la richesse des tentes,
Les fruits amoncelés pour la soif et la faim,
Le jour tendre, voilé par un treillis d’or fin,
Les femmes en robes flottantes ?