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III

« Voici l’heure. Bientôt, sourd aux sanglots des dieux,
Tu descendras du ciel suave et radieux,
Après avoir fixé la mitre qui flamboie
Sur le front du futur Bouddha ton successeur.
O prince aux belles dents, héros plein de douceur,
Quitte le séjour de la joie.

« Tu naîtras d’une femme au corps pur et sacré.
Ah ! le jour du salut, comme je fleurirai !
Dans le palais du roi les écrins magnifiques,
Pour montrer leurs trésors, d’eux-mêmes s’ouvriront ;
Un souffle parfumé caressera ton front ;
L’air sera noyé de musiques.

« Apparais dans le monde, et le monde aura foi !
Les images des dieux, se dressant devant toi,
Contempleront ta face aimée avec délice ;
Car l’homme sans désir est plus saint que Brahma,
La prière, le chant, les rites, le soma
Et la flamme du sacrifice.