II
« O maître, je le sais, d’éphémères accords
Ont lié ta grande âme à d’innombrables corps.
Un soir d’automne, étant prince des antilopes,
Tu sauvas un brahmane emporté par l’Indus.
Déjà resplendissait dans tes yeux de lotus
L’amour dont tu nous enveloppes.
« Homme, la charité te porta jusqu’aux cieux.
Tu ne possédas rien : ton corps si précieux,
Tu le sacrifias dans plus d’une existence ;
Tu donnas une chère épouse et tes enfants ;
Et, béni de la race entière des vivants,
Tu grandis par la pénitence.
« Rien ne peut obscurcir ta sereine vertu.
Le désir, dans le fond de ton être, s’est tû ;
Et si tu tiens encore, âme désabusée,
A ce monde pétri de rêve et de douleur,
C’est ainsi qu’au brillant calice de la fleur
Tient une perle de rosée.
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