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Prière au Bouddha
I
L’universelle angoisse appelait un Sauveur.
Cette nuit-là, les saints priaient avec ferveur ;
Une voix caressante et pleine de mystère
Flottait sur les grands bois, les champs de riz, les eaux ;
Et très faible, sans même éveiller les oiseaux,
Un hymne monta de la Terre.
« O Bienheureux qu’entoure un vénérable chœur
Puissé-je pénétrer jusqu’au fond de ton cœur !
Écoute dans la nuit mes soupirs prophétiques,
Toi plus beau que la lune aux royales pâleurs ;
Et tes paisibles yeux se mouilleront de pleurs,
O frère des Bouddhas antiques.