Salut, grâce des fleurs et des fraîches pelouses,
Austérité des monts, grande voix des forêts,
O vaillance, ô vertu, silence des secrets,
Pureté de la vierge et bonheur des épouses !
Immuable figuier qu’enveloppent les vents,
Tu sens vivre et frémir la moindre de tes feuilles ;
Et tandis qu’en toi-même, ô Brahm, tu te recueilles,
Tu palpites sans fin dans le cœur des vivants.
Comme un irrésistible Océan tu déferles
En jetant vers le ciel une écume de dieux ;
Et n’es-tu pas aussi le fil mystérieux
Qui traverse le cœur de millions de perles ?
Brahma, presque aveuglé par ta pure splendeur,
S’éleva vers ton front. Moi, plongeant aux abîmes,
J’espérais contempler enfin tes pieds sublimes.
Nous n’avons pas trouvé de borne à ta grandeur !
Mais, t’ayant deviné sous tes métamorphoses,
Je m’enivre avec toi de ta félicité.
J’habite pour jamais ta royale cité ;
Moi-même je suis Brahm, et Brahm est toutes choses.
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