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De la vaine apparence, antique et toujours neuve,
Que l’eau ne peut ternir les nymphéas du fleuve.
Mais quand même, le corps décharné, tu vivrais
Du parfum de la terre et du chant des forêts ;
Quand tu sacrifierais des millions de bêtes,
À toi seul surpassant les rois et les ascètes ;
S’il te reste un désir, si tu formes un vœu,
Tu ne peux pas t’unir à l’être de ton Dieu.


IV

Que la science, ami, te serve d’eau lustrale :
Comprends, tu seras pur. Une ardente spirale
Monte, en cercles de plus en plus éblouissants,
De la pierre insensible aux dieux nourris d encens »
Brahma, Vishnou, Civa resplendissent au faîte
De l’univers joyeux comme une immense fête.
Brahma, père du monde, engendrera sans fin.
Je suis la vie en tous, l’âme, l’éclair divin.
Puis la mort les attend ; Civa devient leur maître ;
C’est lui qui les replonge à la source de l’être.
Eh bien ! l’air qui frémit, les plantes et les eaux ;
La race étincelante et libre des oiseaux ;