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Le Chant de Vishnou


 
I

Ami, que cherches-tu ? tes yeux sont pleins de songes.
Près de ce lac peuplé de cygnes, viens t’asseoir.
Pour éteindre l’ardeur du rêve où tu te plonges,
Viens, laisse-toi revivre aux frais baisers du soir,

O la paisible nuit ! l’air léger qu’on respire
Pénètre la pensée et parfume le sang.
Un cygne endormi passe ; et l’on vit se sourire
Les lotus d’or du ciel et ceux du calme étang.

Ne me crains pas. Je suis armé de fleurs vermeilles.
J’ai pour drapeau la lune, et je porte à mon cou
Les Védas parsemés d’immortelles abeilles.
Viens à moi dans ton cœur ; écoute bien Vishnou.