Par vous le clair soleil s’éclipse ou reparaît.
Dans la nuit on entend votre foule qui beugle,
Comme si la grandeur du ciel vous enivrait :
Et vous déracinez les rois de la forêt,
Comme fait l’éléphant quand la fureur l’aveugle.
O vous tous, le mortier sonne comme un tambour :
Les fruits sont écrasés, le soma se colore.
Aidez-nous ; soyez pleins d’un indulgent amour ;
Et cet acte pieux dévoilera le jour.
Qui, pareil au lotus pudique, veut éclore.
Quels charmes ténébreux peuvent te retenir,
Soleil sans qui la terre est comme inanimée ?
Viens contempler le monde, et laisse-toi bénir.
Tout est prêt ; et Soma frémissant va s’unir
À la flamme d’Agni, sa pure bien aimée.
Le sacrifice, ô roi, t’ouvre l’espace bleu ;
Viens, franchis d’un seul bond des montagnes de brume…
Le voici, le voici, l’invulnérable dieu,
Pressant de l’aiguillon sept cavales de feu
Qui blanchissent leur mors d’une éclatante écume !
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