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Alors il répondit, l’Envoyé radieux :
« O sombre femme, entends la sagesse des dieux.
Istar retournera vers la montagne claire
Où ses taureaux ailés mugissent de colère.
Un char l’emportera dans l’espace vermeil.
Et bientôt, s’éveillant du ténébreux sommeil,
Tammouz, loin de ce lieu d’horreur et d’épouvante,
Sera baigné par elle à la source vivante
Qui murmure sans fin dans les bosquets du ciel.
Sache que leur amour sera perpétuel.
Le monde bénira cette union sereine ;
Et tous deux régneront, affranchis de ta haine,
Ignorant la douleur, l’ennui, l’âge outrageant,
Dans une région pure comme l’argent. »

De ses deux mains Allat couvrit sa face amère.
Mais Tammouz reposait sur le cœur de sa mère ;
Avec des pleurs d’amour et de joyeux sanglots
Elle prit dans ses bras le jeune homme aux yeux clos,
Et vite l’emporta vers leur céleste couche,
Lui baisant tour à tour les cheveux et la bouche.