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N’a-t-elle pas le cœur gros de haine et d’envie ?
Ah ! puisse triompher splendidement la vie !
Plaise au Destin que par la force de l’amour
Le néant primitif soit vaincu sans retour
Et que, malgré l’enfer, jamais tu ne succombes,
Toi qui jaillis de l’œuf couvé par deux colombes !


I

Je dirai ta descente au ténébreux Aral
Où, longtemps, frissonna ton beau corps sidéral
Là, tes célestes jeux éteignirent leurs flammes ;
Tu connus le pays de l’exil ; et les âmes
Te frôlaient dans la nuit, lamentables troupeaux
Affamés de poussière, aveugles, sans repos…

Tammouz, l’adolescent aux boucles parfumées,
Berger du ciel, pasteur dos étoiles charmées,
Le doux fils et l’époux d’Istar, comme il entrait.
Dans l’ombre d’une froide et lugubre forêt,
S’est affaissé sur l’herbe avec, un faible râle
Et les eaux de la mort ont baigné son corps pâle.