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IAKÎN


Les ténèbres ne sont que lumière affaiblie.
Salomon, une échelle invisible relie
Les marais de l’enfer au ciel resplendissant.
Dans les veines de tous circule un même sang.
Chaque être se façonne une chair corruptible,
La dépouille, et renaît. L’âme est indestructible.
Tous, vous montez vers Dieu ; nul ne s’abîme en lui.
Pas un seul être, ô roi, ne s’est évanoui
Dans l’océan d’amour, de rêve et de silence.
Vers la source ineffable, ami, ton cœur s’élance ?
Va donc ; et, sans jamais satisfaire ton vœu,
Gravis les échelons innombrables de Dieu !


BOAZ


Ta pureté divine un jour te fut ravie.
Te voici détaché de l’arbre de la vie ;
Tout ce qui n’est pas Dieu, c’est le mal. Ne peux-tu,
Par l’extase, monter plus haut que la vertu ?
Quand donc seras-tu las de mourir et de naître ?
Salomon, une voix crie au fond de ton être.
L’Éternel te réserve un plus rare trésor
Que le glaive de l’ange et le bouclier d’or.