Page:Bouchor - Les Symboles, première série.djvu/130

Cette page n’a pas encore été corrigée



BOAZ


Son essence cachée à vos faibles extases,
Palpite contenue en de merveilleux vases.
De plus en plus visible, elle devient esprit,
Justice, amour, beauté. Dieu s’éveille et sourit.
Il respire avec joie en des millions d’âmes.
La Rose de lumière épanouit ses flammes.
Ainsi le monde en fleur, l’empire des sept cieux
Émane tout entier du Roi silencieux.


IAKÎN


Quand l’Être unique, ceint du brûlant diadème,
Nous dérobe sa face et médite en lui-même,
Que sous le nom d’Ancien des jours il soit chanté !


BOAZ


Mais lorsque, tout humain, son visage s’anime,
Gloire au céleste Adam, médiateur sublime
Entre la multitude et la sainte unité !


IAKÎN


Crains Dieu. Car l’Éternel est un puits d’amertume,
Un lac mystérieux de soufre et de bitume
Qui bouillonne et flambe à tes pieds.