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BOAZ
Non. L’Être primitif, ignorant de lui-même,
Languissait dans l’illimité.
Mais voilà qu’il frémit : par un effort suprême,
Lentement il s’est contracté.
Dieu, baigné par le vide, alors peut se connaître :
Il rayonne à travers les cieux vastes et froids.
Tout l’univers, c’est Dieu ! Peux-tu comprendre, ô maître
Qui devines si bien les énigmes des rois ?
IAKÎN
Le souffle de sa narine
Fit tressaillir le limon ;
C’est lui qui dans ta poitrine
Mit une âme, ô Salomon.
Il travaille sans relâche
A son éternelle tâche.
L’impie entendra le bruit
De sa flèche d’or qui vibre ;
Hors du monde, seul et libre,
Il vous crée et vous détruit.
BOAZ
Non. Les êtres et les choses
De son sein coulent à flots ;
Leurs lentes métamorphoses
Ne troublent pas son repos.