Il s’élève au-dessus du firmament sublime ;
Le ciel des cieux, l’immense abîme
Ne peut pas contenir l’Éternel tout entier !
Salomon reçoit les hommages
De l’Euphrate et du Nil, de Byblos et de Tyr,
Et sa gloire fait retentir
La solitude calme où méditent les Mages.
Mais l’esprit se repaît de grossières images ;
Son labeur est stérile et vain.
Dans le gouffre terrible où te voilà lancée,
Houle, infatigable pensée :
Tu n’iras pas au fond du mystère divin !
Or, au commencement, Dieu rêvait solitaire.
Soudain, l’Éternel fut debout
Et, par sa volonté, fit le ciel et la terre !
Rien n’était visible : partout
Les ténèbres. Mais Lui, sa parole fit naître
La lumière, à flots d’or, des gouffres du néant.
Tout a jailli de rien ! Peux-tu comprendre, ô maître
Qui connais l’humble hysope et le cèdre géant ?