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Sculptés dans le bois dur d’un olivier sauvage,
Comme s’ils secouaient leur pesant esclavage
Frémirent sous les yeux terrifiés du roi ;
Et sur l’arche paisible où sommeille la Loi
Que la main du Seigneur écrivit dans la pierre,
Les deux taureaux, avec des ailes de lumière,
Libres, transfigurés, ronflant des jets de feu,
Planèrent en chantant la force de leur Dieu.

Or, craignant de mourir en ce moment, le sage
Dans les flots de sa pourpre abritait son visage ;
Mais une voix profonde et lente s’éleva,
Qui remplit le palais où rêve Jéhova.
Une autre répondit, et les deux voix mystiques
Dans le vaste silence alternaient leurs cantiques.
Et le roi, frissonnant d’épouvante, comprit
Qu’il entendait mugir, au souffle d’un Esprit
Déchaîné dans les lis d’airain de leurs couronnes,
Iakîn et Boaz, les deux fermes colonnes
Qui, soutenant le front du temple aimé de Dieu,
Gardent fidèlement la porte du saint lieu.