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Les Colonnes du Temple


 
Un soir qu’il priait seul et triste, Salomon,
Dont l’anneau d’or commande aux forces du Démon,
Vit briller tout à coup d’une clarté livide
La maison du Seigneur silencieuse et vide.
Tout s’animait, le bois, la pierre, le métal.
Comme un ressouvenir du vieux Liban natal
Qui jadis écoutait bruire leurs ramures,
Dans les cèdres taillés glissèrent des murmures ;
Et, laissant deviner l’arche heureuse, à travers
Une blanche nuée aux flancs rouges d’éclairs,
Le saint des saints ouvrit ses portes toutes grandes.
Un vent faible semblait agiter les guirlandes,
Les palmes, les fruits d’ondes lambris ciselés.
Alors les grands Kéroubs, les deux monstres ailés,