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Vos enfants à peine sevrés
S’approcheront sans peur du trou de la vipère ;
Les êtres béniront leur Père
Et tous me deviendront sacrés.

Mais, ô Jérusalem, tu seras mes délices !
Je veux qu’à jamais tu remplisses
Mon palais nuptial d’ineffables accents.
Moi qui te pare et qui t’admire,
Sur tes lèvres je veux me délecter de myrrhe
Et me rassasier d’encens.

Les astres veilleront sur toi comme une armée,
Jérusalem, ma bien aimée !
Ton Seigneur, en ces jours sereins
Où jamais tu n’auras à craindre un seul rebelle,
Mais où je veux te voir merveilleusement belle,
Te fera, pour ceindre tes reins,
Des créneaux de saphir, des portes d’escarboucles,
Des murailles de diamant ;
Et, quand tu dormiras sous le pur firmament,
Je caresserai doucement
Ta chevelure aux sombres boucles…