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IV

 
O vaisseaux de Tarsis, lamentez-vous sur Tyr !
Gémissez, faites retentir
Un hymne de douleur, vous, ses îles flottantes !
La citadelle de la mer
N’eut pour Jérusalem, en son veuvage amer,
Que des paroles insultantes.

O trafiquants princiers, vous qui fûtes ses chefs,
Pleurez la plus belle des nefs !
La foudre du Seigneur éclate :
Tyr brûle tout entière au cœur de l’Océan.
Parlez, où donc est-il, le cèdre du Liban
Qui portait sa voile écarlate ?

Au loin le silence répond.
L’ivoire incrusté d’or pavait son large pont ;
Ses avirons étaient des chênes ;
Les cyprès de Sénîr formaient ses deux parois :
Mais qui peut résister, Roi destructeur des rois,
Aux colères que tu déchaînes ?