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Toi, tous tes pas sont épiés ;
Meurs ! — Les vers, désormais, formeront ta litière.
Je veux que les chacals dévorent tout entière
Ta charogne foulée aux pieds.

Ton ombre plus maudite encore
Descend vers le Schéol, où les rois tes aïeux
Disent, railleurs : « Comment es-tu tombé des cieux
Fils éblouissant de l’aurore ? »

Je vois se relever Sion,
On rebâtit mon temple et mon peuple respire ;
Mais que sont devenus, ô roi, ton vaste empire,
Ton innombrable nation ?

Que reste-t-il de Babylone
Où Ton m’a vu passer, moi, comme l’ouragan ?
Le silence est partout ; et, seul, le pélican
Rêve sur un fût de colonne.