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Or, sa chute prédit la tienne.
Le vengeur de mon peuple approche : c’est mon tour !
J’élève des signaux au sommet de la tour ;
Il viendra, car je veux qu’il vienne.

Voilà qu’il s’avance en priant,
Lumineux et suivi de près par la victoire.
Qui donc l’a suscité pour l’heure expiatoire,
Des profondeurs de l’Orient ?

Si ce n’est moi, qui donc t’affole ?
En face du héros, qui te rend éperdu ?
Qui disperse les tiens, devant son arc tendu,
Comme la paille qui s’envole ?

Il est plus âpre que le feu,
Kourès, l’Oint du Seigneur, qui m’invoque et me prie !
Il roule bruyamment, tel qu’un fleuve en furie
Que fouette le souffle de Dieu.

C’est comme au temps des grandes crues.
Quel trouble en ton palais, quels cris, quel désarroi !
Le harem est noyé de sang. Les fils du roi,
On les écrase au coin des rues.