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Maudits ! qu’importe au feu si votre cœur se gonfle
A force de pleurer votre exécrable erreur ?
Peu s’en faut que l’enfer ne crève de fureur.
Comme il mugit et comme il ronfle !

On vous dira : « C’est bien : chauffez-vous à ce feu.
Que votre âme défaille ou s’accoutume un peu,
Le rouge brasier vous dévore. »
Dieu, penché sur le bord de l’abîme, criera :
« Es-tu plein ? » Et le gouffre avide répondra :
« Jette-les, s’il en reste encore ! »

Telle est ta récompense, ô toi qui blasphémais.
On te nourrit d’une acre et puante fumée ;
Ta peau se renouvelle, aussitôt consumée ;
Sans fin la mort t’assaille, et tu ne meurs jamais.