Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/74

Cette page n’a pas encore été corrigée



VII

« Parle, dit le Seigneur, aux Juifs comme aux chrétiens.
Plusieurs d’entre eux, devant la Parole évidente,
Ont trouvé dans leur cœur une source abondante
De pleurs qui m’ont touché presque autant que les tiens.

« Suis-je heureux de sévir contre ma créature ?
Est-ce pour l’écraser que j’ai fait l’homme ? Non :
J’exige seulement qu’il bénisse mon nom,
Se fie à ma promesse et garde sa droiture.

« Mais presque tous ces Juifs m’exaspèrent. Les cieux
Sont-ils leur patrimoine et leur terre promise ?
Dieu leur appartient-il ? Le peuple de Moïse
N’est qu’un âne chargé de livres précieux.

« J’aimerais mieux laisser mes demeures désertes
Que de les interdire à tant d’êtres humains.
Les bénédictions pleuvent de mes deux mains,
Qui toujours et pour tous sont largement ouvertes.