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ÉPILOGUE


 
Ainsi j’ai répandu mon âme devant toi
Dans un suprême élan de tendresse et de foi,
Être à jamais voilé, sans nom, fait de mystère !
Quand j’ai crié vers toi, ne pouvant plus me taire,
Je t’ai nommé Seigneur, Dieu juste, Dieu vivant,
Noms qui furent appris à mes lèvres d’enfant ;
Mais je le savais bien, désir de tout mon être,
Que l’esprit se consume en vain sans te connaître,
Que tu ne peux tenir dans l’hymne du chrétien,
Et qu’entre tous ces noms pas un n’était le tien.

Aussi je t’ai rêvé sous des formes sans nombre.
Avec les peuples j’ai frissonné dans ton ombre ;
A tous j’ai demandé de sincères accents ;
Les siècles m’ont fourni les rites et l’encens.