Page:Bouchor - Les Chansons joyeuses, 1874.djvu/283

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Jamais ton cœur ne renia
Les divinités de Shakspeare,
Et tu mourrais pour un sourire
De la blonde Titania.

Tu comprends, et ton nom le prouve,
Tout le fantasque renouveau ;
Les vers éclos dans ton cerveau,
L’aile d’or d’un rêve les couve.

Le ciel de ton lit est un dais
D’arbres où perce la lumière,
Et n’es-tu pas, Germain, mon frère,
Cousin germain des farfadets ?

Tu t’es fait comme un sanctuaire
Pour y reposer ton ennui,
Et tu vois les Belles-de-nuit
Chaque soir s’ouvrir pour te plaire.
 
Le clair de lune est ton ami,
Et sa fine poussière blanche
Vient parfois saupoudrer la branche
Où perche ton rêve endormi.