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Je ne dis rien des deux morceaux qui suivent : ils ne furent pas exécutés à Bâle.

Quelle intelligence du texte éclate dans ce chœur : « Au souffle de tes narines les eaux furent amoncelées : les ondes se tinrent toutes droites, les flots se durcirent au cœur de la mer. » C’est un calme andante, un murmure presque doux quand il s’élève ; je pense au « faible souffle » qui passa sur la face de Job, hérissant tout le poil de sa chair. La force divine est sûre d’elle-même ; elle n’a pas besoin de se montrer brutale. Rien de plus expressif que ces longues tenues, ces notes répétées obstinément, la profondeur de ces basses, cette lente ascension, par tons entiers, de la partie de soprano. On voit les flots debout ; l’abîme congelé forme deux murailles étincelantes. Tout cela serait admiré dans l’œuvre d’un Berlioz ou d’un Wagner. Lorsque j’entends parler de notre invention du pittoresque, la critique moderne me fait pitié.

Je n’ai plus que deux chœurs à signaler. L’un est précédé par une large introduction : « Qui est comme toi, Seigneur, parmi les dieux ? qui est comme toi sublime en louanges, prodigue de merveilles ? Tu étendis ta droite… » Au milieu