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rale, groupant ses forces, devient une trombe d’harmonie. Des clameurs entrecoupées sortent d’innombrables poitrines : « Le cheval ! le cheval ! et son cavalier ! il les a jetés ! il les a jetés dans la mer ! » Les basses, avec une gravité pleine d’émotion, élèvent de nouveau le cantique à l’Éternel, tandis que la pure splendeur des trompettes évoque pour moi l’image d’une chevauchée au bord de la mer, d’une procession radieuse, d’un peuple en marche sur le bleu du ciel avec ses bêtes chargées de butin. Le chœur s’achève par un rappel successif des trois thèmes. Cette fois toutes les parties martèlent ensemble les syllabes héroïques : « Chevaux et cavaliers, il les a jetés dans la mer » et, longtemps après que les voix se sont tues, on entend retentir encore ce rythme terrible.

Je ne puis étudier en détail les autres chœurs de la partition. Certes, le maître a une richesse d’idées inépuisable, quoi qu’en disent nos jeunes malades ; mais, s’il a merveilleusement varié son œuvre, je serais bien en peine de trouver des expressions nouvelles pour traduire ma croissante admiration. J’omets le duo de soprani dont j’ai parlé. Il est suivi par une sorte de choral,