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Or, le cantique précédent commence par les mêmes paroles ; d’où l’on peut induire qu’elles en furent le germe.

D’ailleurs l’hymne entier est digne de ce verset, qu’une antique tradition avait sans doute conservé ; Hændel ne pouvait choisir un texte mieux approprié à son génie. La deuxième partie d’Israël en Égypte s’ouvre par ces mots : « Alors Moïse et les enfants d’Israël chantèrent à l’Éternel le cantique suivant. Ils dirent : Chantez à l’Éternel, car il a été grand et glorieux… » Et, le chant de triomphe achevé, le maître, qui s’est répandu en duos, soli, chorals, fugues magnifiques, évoque devant nous l’image de la prophétesse toute frémissante d’inspiration, et qui s’écrie : « Chantez à l’Éternel, car il a été grand et glorieux… » Tous reprennent ces paroles ; et l’œuvre s’achève par un chœur splendide qui a déjà ébloui l’auditeur. Qu’il m’eût semblé dur de ne l’entendre qu’une fois !

Les premières mesures de l’orchestre, avec leur rythme saccadé, ont un caractère solennel qui fait pressentir une chose extraordinaire. En effet, après un trille lancé par les cordes à toute volée, les huit voix du chœur éclatent brusque-