Page:Bouchor - Israël en Égypte, 1888.djvu/54

Cette page n’a pas encore été corrigée

dans la vie, vous soyez une source de musique. Mais quant aux passages délicats de la Bible, j’ignore si vous savez en résoudre subtilement les difficultés. Niez-vous que les livres de Moïse soient un assemblage de diverses traditions, cousues ensemble tant bien que mal ? En ce cas vous devez croire que le jour où Miryam, sœur de Moïse, entonna un hymne sauvage au bord de la Mer Rouge et dansa en marquant le rythme sur un tambourin, la prophétesse était centenaire, ou peu s’en faut. Car Moïse avait alors quatre-vingts ans ; et un autre récit de la Bible nous montre Miryam déjà grande et veillant sur son frère, lorsque l’enfant prédestiné flottait le long du Nil dans une corbeille de joncs.

Au passage qui nous occupe, l’ensemble du cantique paraît être une interpolation. Après l’avoir lu, on trouve ces deux versets : « Et Miryam, soeur d’Aaron, prit en main le tambourin, et toutes les femmes la suivirent avec des tambourins et des danses, et Miryam chanta ainsi :

  « Chantez à l’Éternel,
  Car il a été grand et glorieux :
  Chevaux et cavaliers,
  Il les a jetés à la mer. »