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brusques attaques sur un retard. Mais Hændel, qui n’a point dépassé Palestrina dans l’art de marier divinement les voix, garde ici sa prérogative, qui est d’être le plus mâle des hommes. Il faut admirer l’imprévu, la grâce, l’élégance raffinée qui, chez le maître italien, se mêlent si curieusement à une inspiration sauvage encore. Mais George-Friederich Hændel peut dire : Je me nomme le lion. « Et le peuple crut à Dieu et à son serviteur Moïse. » Lentes et majestueuses, trois blanches se succèdent dans chaque mesure. Avec quelle sécurité le chœur marche vers sa conclusion ! « Israël craignit le Seigneur et crut en lui. » Moi aussi, j’y crois. Je ne veux pas d’autres preuves que cet enchaînement de chœurs irréfutables. Et vous, père Baille ?