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passage où, pour donner plus de vigueur à son attaque, Hændel fait chanter ensemble les soprani des deux chœurs. Le deuxième groupe, aussitôt qu’il a donné les premières notes du sujet, redevient libre ; et au lieu de continuer le principal motif il chante, une tierce au-dessus de la partie d’alto, des traits capricieux et rapides.

« Mais les eaux recouvrirent les ennemis : il n’en survécut pas un seul. » C’est un chœur à quatre voix, sauvage et broussailleux. La basse instrumentale, multipliant les triolets, galope avec frénésie ; infatigablement sonnent les trompettes et les timbales.

« Et Israël vit ce grand ouvrage que le Seigneur avait accompli sur les Égyptiens ; et le peuple craignit le Seigneur. » Les voix donnent tout ce qu’elles peuvent ; l’orgue vomit de magnifiques torrents de bruit. Les harmonies atteignent une largeur démesurée. On perd pied dans cette houle qui remplit la nef, clapote contre les vitraux et bouillonne jusqu’aux arceaux de la cathédrale.

Un chœur massif clôt la première partie d’Israël en Égypte. La forme en est palestrinienne ; on connaît ces réponses à l’octave, ces