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et aussitôt, des quatre points du ciel, les nuages de bestioles ailées fondent sur l’Égypte. Il semble que des voix d’anges, de claires voix d’argent, pures et joyeuses, retentissent dans les régions supérieures : toutes les voix de femmes, se mêlant à la tierce ou à la sixte, chantent accompagnées seulement par une fanfare de trombones : « Et il vint toute sorte de mouches ; d’innombrables essaims de rongeurs ailés s’abattirent sur le pays. » Un trait de violons court à l’orchestre avec une rapidité vertigineuse et bientôt enlace le chœur tout entier d’une fuyante ceinture de triples croches. Mendelssohn se souviendra de ce trait de violons. « Il dit : les sauterelles arrivèrent sans nombre et dévorèrent les fruits du sol. » Le chœur s’achève par quelques triomphales mesures de l’orchestre, où le basson n’oublie pas de mêler ses comiques réflexions. La sonorité de l’ensemble, avec les dialogues de voix au timbre différent, l’opposition fréquente des deux chœurs, les clairs accords de trombones et la fuite éperdue des instruments à cordes, est tout à fait éblouissante.

Le chœur de la grêle dégage une singulière