Page:Bouchor - Israël en Égypte, 1888.djvu/40

Cette page n’a pas encore été corrigée

de malédictions, suivies de calamités horribles, j’admirais une fois de plus les ressources de la musique, qui groupe en un faisceau indestructible toutes les impressions nées du même sujet. Elle sait fondre dans une vivante unité les émotions les plus diverses. Les chœurs relatifs aux plaies de l’Égypte ne sont pas tous conçus dans le même esprit ; il fallait cela pour animer une aussi longue suite de désastres ; mais, avec une proportion variable, on trouverait dans la plupart d’entre eux l’exaltation féroce de l’opprimé qui voit infliger à son maître la dure peine du talion, même un châtiment très supérieur à l’offense ; l’épouvante et l’horreur devant les plaies de l’Égypte ; la magnificence du spectacle lorsque les forces de la nature sont déchaînées, avec la joie sauvage qui semble accompagner leur action et qui se communique aux témoins de ces cataclysmes ; enfin, planant sur tout cela, la grande pensée de la Bible, l’intervention directe et miraculeuse de Jéhova, et le salut promis solennellement au peuple par son Dieu. « Quand même tu serais suspendu dans le vide du ciel ou recouvert tout entier par les vagues de la mer, je serais encore avec toi » dit le Seigneur.