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la basse, mais à un intervalle de dixième au-dessus. Parfois, l’unisson de toutes les voix mâles est rendu plus terrible par les contralti qui viennent s’y associer, et qui chantent à une profondeur incroyable. Écoutez, pendant que les voix féminines, avec les ténors du premier choeur, se mêlent ou se répondent, cette lente, lugubre, douloureuse ascension des voix d’hommes ! Et quels soupirs, quelles prières courtes et ardentes passent de temps à autre dans le tumulte, flottent, pour y être bientôt submergées, sur le torrent de la sauvage lamentation ! Elle s’achève par le plain-chant du début, mais avec une extraordinaire puissance, car cette fois toutes les bouches du chœur crient l’angoisse du peuple opprimé.

« Je n’ai pas l’oreille trop dure pour entendre » dit le Seigneur. Aussi l’Égypte sera frappée d’horribles plaies ; et l’Éternel conduira miraculeusement son peuple hors de la terre de Cham, lui ayant frayé un chemin à travers la Mer Rouge. Tel est le sujet de la première partie d’Israël en Égypte, après le chœur qui en est le prélude.

En écoutant proférer par la foule qui, dans Israël, est le principal interprète du maître, tant