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contralti prennent le même motif et, tandis que toutes ces voix se mêlent dans un puissant tumulte dominé par les soprani qui s’élèvent aux régions aiguës, les basses, jusque-là silencieuses, reprennent avec lenteur la sauvage introduction : « Et leur cri monta jusqu’à Dieu… »

L’exposé que je viens de faire peut donner une faible idée de l’art avec lequel le maître se servait des voix. On répète à satiété que Hændel est fort simple ; et ce haut éloge, dans la bouche de quelques-uns, devient une critique. Mais il faudrait dire que cette simplicité est en partie le résultat d’une science prodigieuse. Bach a une plus grande variété de combinaisons ; il s’ingénie davantage ; mais j’estime que Hændel, avec des moyens moins compliqués, produit d’aussi puissants effets. Il faut ajouter que sa musique, en raison de la simplicité des moyens, est beaucoup plus apte que celle de Bach à être exécutée par de grandes masses chorales. Mais si Hændel est toujours simple, précis, lumineux, il ne faudrait pas s’imaginer qu’il se contente aisément et qu’il ne pousse pas très loin la recherche. Il a des combinaisons qui peuvent se réduire à un petit nombre ; mais il les emploie avec une in-